Je vous avais que je pensais me dispenser de voir la série La Peste adaptée de Camus par Georges-Marc Benamou., avec Frédéric Pierrot en Rieux (transposée en 2030 dans une ville du sud, Marseille sans nommer la ville et en plus petit, adaptation libre).
J’ai regardé un bout quand même. La peste est une calamité ; la série aussi. RIEN NE VA ! Tout est insupportable. Rien n’est crédible, notamment comment on se comporte quand une épidémie survient à notre époque, hésitations incluses. Ce pauvre Pierrot égaré là ! Réalisation, interprétation, dramaturgie, manichéisme superlatif. Le pire de la pire télé. On souffre du destin infligé à l’œuvre ! Il n’y a pas besoin d’en regarder longtemps pour avoir la certitude du naufrage…
On s’interroge même : comment est-il possible qu’on en vienne à financer, produire et réaliser une telle merde ? Benamou est encore assez soutenu pour que ce caprice devienne réel (avec l’appui de la fille de Camus) ? C’est mystérieux pour moi. Et les gens regardent ça, et ils en sont satisfaits ? J’ai du mal à comprendre. La « culture » de patrimoine galvaudée et malmenée à ce point…
J’ai parcouru la bio Wikipédia de Benamou. Après ses années de courtisan auprès de Mitterrand puis de Sarko, il est producteur pour la télé, mais producteur de documentaires. La fiction, il n’aurait pas dû essayer, adaptation libre comprise. Même si pour La Peste il a embauché un vrai scénariste et puis un réalisateur lambda, il a dû vouloir avoir des idées… On ne fait pas de la fiction comme un caprice mondain, si on n’a aucune qualité pour ça.
Enfin, j’ai voulu lire ce que la presse disait de la série. En dehors du texte assassin de Télérama, les critiques sont indulgentes. Que le trait soit aussi épais, la fiction si peu réaliste, le grossier manichéisme pénible et le reste à l’avenant ne dérange manifestement pas. Certains soulignent même des qualités, pour alerter sur « la peste brune », n’est-ce pas. J’ai une plus haute opinion des fictions édifiantes ! D’ailleurs c’est la Fig mag qui aime le plus, mais j’ai l’impression que L’Huma n’est pas loin derrière… Misère de la télé comme de la critique télé ! 